Un sourcier ou un radiesthésiste est une personne qui serait capable de détecter de l’eau ou des métaux au moyen de baguettes de radiesthésie ou d’un pendule. Traditionnellement, en Europe, la baguette est réalisée avec une branche de coudrier (noisetier) en forme de Y. Aujourd’hui, les baguettes sont de différentes formes et fabriquées en :
- bois
- métal
- matière plastique
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Baguettes de radiesthésie : des origines lointaines
La première trace des sourciers est ancienne et remonterait à la Préhistoire. Cela pourrait s’expliquer par la nécessité pour l’homme d’avoir une source d’eau à proximité de son habitat. Et donc pour satisfaire son besoin qui conditionne la survie du groupe.
La science de la recherche de l’eau était autrefois appelée la rhabdomancie, un vocable issu du grec ancien (rabdós (ῥαβδός) : tige, bâton et manteia (μαντεία) : divination).
La rhabdomancie était une science qui englobait un spectre plus large que la seule recherche de l’eau. Elle comprenait tous les aspects de la divination reposant sur l’utilisation des baguettes et autres flèches…
En Asie, beaucoup d’arts divinatoires anciens reposent sur l’usage de bâtons de bois de différentes tailles tirés au sort. Comme notamment le Yi-king, un système chinois d’art divinatoire utilisant des bâtons de bois.
Les baguettes de radiesthésie dans l’Antiquité
Ainsi, dans l’Antiquité, les baguettes sont très souvent entre les mains de personnages représentant l’autorité spirituelle.
Parmi elles, on retrouve les Pharaons, figurés dans les fresques égyptiennes, tenant généralement un bâton, véritable symbole du pouvoir.
De même, les peintures rupestres de Tassili, datées d’environ six mille ans av. J.-C. et découvertes au cœur du Sahara algérien, représentent des hommes avec des baguettes à la main.
Dans l’Antiquité romaine, la baguette est considérée comme un instrument de divination.
Dans la Bible, Moïse, comme Yahvé lui avait commandé, frappe un rocher avec un rameau pour faire jaillir de l’eau afin de faire boire la communauté et son troupeau (Nombres : 20, 1-11). Il est à ce titre considéré par les sourciers comme l’inventeur de cet art.
Les baguettes divinatoires se retrouvent dans la culture sumérienne, hébraïque, romaine, grecque, celte, indienne et même inuit.
Ceux qui maîtrisaient l’usage de cet instrument divinatoire étaient la plupart du temps des figures d’autorité comme des :
- chefs de clans
- prêtres
- guides
Les premières traces en Europe au 15e siècle
L’usage des baguettes de sourcier pour chercher l’eau ou des métaux pourrait être un prolongement des baguettes divinatoires dont l’usage est, comme nous l’avons vu précédemment, millénaire.
En Europe, c’est au 15e siècle en Allemagne que l’on trouve les premières traces écrites de l’usage de baguettes de radiesthésie en bois dans le but de découvrir de l’eau ou des métaux.
Ainsi, leur utilisation pour la recherche de minerais est mentionnée par Georgius Agricola dans son ouvrage majeur De Rei Metallica de 1556. Son ouvrage constitue le premier traité de référence sur le travail du métal et les techniques minières. Il fait mention dans cet ouvrage des mineurs allemands qui utilisent des baguettes en Y pour détecter l’or.
La popularisation des baguettes de radiesthésie en France au 17e siècle
En France, c’est au 17e siècle que l’usage des baguettes de radiesthésie pour trouver de l’eau et des métaux est popularisé par les époux Beausoleil. Leurs résultats impressionnants inspirent de nombreuses vocations et un engouement certain pour la sorcellerie.
Ils ont découvert grâce à leur baguette en bois plus de 150 mines en France et en Europe. Mais ils ont ensuite été jetés en prison pour sorcellerie en 1640 par Richelieu. Ils sont morts dans leur geôle avant d’avoir eu la possibilité de publier un livre afin de partager leurs connaissances.
Cette époque connaît un développement important de la radiesthésie.
La condamnation de la radiesthésie par l’Église
Les baguettes de sourcier et la divination sont souvent associées à la sorcellerie et à la magie. Ainsi, leur usage est à plusieurs reprises condamné par l’Église.
Le Pape condamne l’usage du pendule en 1326 et Luther condamne celui des baguettes de sourcier en 1517.
Pour ce dernier, l’usage des baguettes, considéré comme occulte, va à l’encontre du premier commandement qui condamne notamment la superstition.
Certains religieux, tant catholiques que protestants, considéraient que les oscillations des baguettes étaient une manifestation du diable. Même les alchimistes y voyaient de la magie.
La Physique Occulte ou Traité de la Baguette Divinatoire, un livre rédigé par de Pierre Le Lorrain de Vallemont va en 1701 être interdit par l’église à la suite d’une enquête de l’Inquisition.
La thèse développée dans ce traité, dite « théorie énergétique ou théorie des flux » n’est pas goût de l’Église qui la considère comme magique.
La thèse de Vallemont : un flux émanant de la terre et du vivant
Pierre Le Lorrain de Vallemont, dans son ouvrage, décrit un flux émanant de la terre et du vivant. Et celui-ci animerait la baguette.
Il explique la réaction de la baguette de coudrier avec les métaux par le « flux de matière subtile » qui émane de tous les corps et se répand dans l’air.
Ce flux subtil peut aussi être de la vapeur en ce qui concerne l’eau.
Ces vapeurs proviennent aussi bien des eaux en surface que de celles au cœur des montagnes.
Le « flux de matière subtile » serait en fait le magnétisme terrestre. Son concept n’était pas bien maîtrisé à cette époque et provoquait un certain scepticisme.
Le concept de « flux » reste très vague et laisse un espace à la magie et au mystère.
Franz-Friedrich-Anton Mesmer ne s’est pas encore emparé de cette thèse mais soutient l’idée qu’un fluide subtil remplit l’univers. Et celui-ci servirait d’intermédiaire entre les hommes, la terre et les autres corps célestes.
Né en 1734 à Iznang en Allemagne, il passe son enfance en relation étroite avec la nature et les éléments. Il rencontre à l’époque des sourciers et ressent lui-même la présence de l’eau.
À l’école de médecine de Vienne, il fréquente des cercles qui s’intéressent aux sciences occultes. Sa thèse de médecine en 1766 De Influxu Planetarum in Corpus Humanum (De l’influence des planètes sur le corps humain) traite du sujet.
Une meilleure compréhension du champ magnétique terrestre
Le champ magnétique terrestre est mieux compris de nos jours. De plus des scientifiques français du CNRS, du CEA et de l’ENS ont même réussi à le reproduire en laboratoire en 2007.
Le physicien Yves Rocard a publié en 1962 un ouvrage dont le titre est Le signal du sourcier. Il y décrit le rôle de la baguette comme étant celui d’un simple amplificateur de mouvement inconscient des mains. Qui serait lui provoqué par une variation géophysique du champ magnétique terrestre.
Ainsi, d’après lui, des personnes « sensibles » pourraient percevoir la présence d’eau en sous-sol grâce à la modification subtile du champ magnétique terrestre.
Il a publié en 1989 son dernier ouvrage sur le sujet dont le titre est La science et les sourciers.
La controverse
Le comité Para a souhaité refaire les expériences d’Yves Rocard entre 1964 et 1966. Il a conclu que le champ magnétique n’expliquait pas les talents du sourcier.
Yves Rocard indique dans son ouvrage La science et les sourciers qu’il avait de « fortes critiques à faire quant à la conduite des expériences de ce comité belge et plus encore à leurs comptes rendus falsifiés et stériles ».
D’autres expériences ont montré que les sourciers obtenaient les mêmes résultats que lors d’une désignation au hasard. Cependant certaines expériences ont montré que si, en moyenne, la détection n’était pas supérieure à celle faite au hasard, certains sourciers avaient des résultats très supérieurs à la moyenne (expérience de Munich entre 1986 et 1989).
Les sceptiques considèrent que la réussite des sourciers s’explique donc, d’une part, par le hasard car l’eau est généralement présente en sous-sol (nappe phréatique). Et, d’autre part, par la connaissance de la végétation et du sol ; les mouvements de la baguette étant induits par l’autosuggestion et l’effet idéomoteur.
Le débat reste ouvert !